100 femmes handicapées ont reçu une formation dans le Centre

Samedi 31 aout, l’Éducation des Femmes Handicapées (EFEH) a organisé une séance de formation sur le civisme, l’engagement communautaire et l’implication politico-économique des personnes à mobilité réduite.

Après (3) trois semaines de mobilisation communautaire intense, l’Éducation des Femmes Handicapées (EFEH) a su concrétiser son rêve le plus cher : organiser une séance de formation à l’intention des femmes en situation de handicap dans le département du Centre. Une première pour l’association, et tout s’est passé comme prévu dans un climat inclusif et participatif.

Environ 100 femmes et 70 accompagnateurs étaient présents à cette séance de formation tenue dans la localité de Los Palis de la commune de Hinche, chef-lieu du département du Centre, a informé les organisateurs de l’activité.

Le premier intervenant, Anel Lavard, a présenté le rôle des femmes en situation de handicap dans le développement local et comment elles peuvent s’impliquer dans les activités sociales, économiques et politiques de leurs communautés. « Ces femmes sont parfois sujette à de actes discriminatoires », regrette-t-il. Lavard pense que les problèmes auxquels sont confrontées aujourd’hui les femmes en situation de handicap peuvent être résolues si on institue des dispositifs facilitant l’accessibilité et l’application de la législation pour toutes personnes en situation de handicap en Haïti.

D’un autre côté, Jean Fresley, coordonnateur régional du Bureau du Secrétairerie d’Etat à l’Intégration des Personnes Handicapées, est intervenu sur l’accompagnement et les travaux qu’effectue le BSEIPH pour l’intégration sociale et politique des personnes en situation de handicap en Haïti. Egalement a-t-il présenté les critères de candidature aux postes d’ASEC, CASEC, Maire, Député, Sénateur et Président de la République. Par conséquent, il les encourage à se regrouper pour la défense de leurs droits civils et politiques. Il conclut son intervention par un appel à l’engagement citoyen auprès de cette catégorie.

Il n’est plus un secret pour personne que les femmes à mobilité réduite connaissent des difficultés de toute sorte dans la société haïtienne, surtout en ce qui concerne leur déplacement. Un pourcentage élevé d’entre-deux est dépourvu de carte d’identification nationale qui devrait leur permettre de remplir leur devoir de citoyen.

Selon les chiffres communiqués, plus 95 % d’entre-deux ne se sont jamais rendus aux urnes. Des organisations de la société civile n’ont jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme sur l’absence d’infrastructure pour les personnes à mobilité réduite dans les bureaux de vote. La situation est encore plus criante lorsqu’on apprend qu’aucune femme en situation de handicap ne s’est jamais portée candidate à un poste électif.

Aujourd’hui, 80% de femmes en situation de handicap vit à la merci d’une autre personne. Au cours de la séance, elles ont dénoncé cette situation intenable et appellent à une meilleure condition de vie et une reconnaissance légitime de jouir pleinement de leurs droits en tant que citoyennes et en tant qu’être vivants.

Cette formation a reçu une subvention de la part l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti. Elle a été pilotée par le coordonnateur du projet, Caleb Gérard, sous l’appui technique du Bureau du Secrétairerie d’Etat à l’Intégration des Personnes handicapées (BSEIPH) et la Société d’aide aux Aveugles (SHAA).

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